Jean-François Monteil, ancien maître de conférences de linguistique générale à l’Université Michel de Montaigne de Bordeaux
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Remarques supplémentaires sur on/se. Statut du pronom on. En raison de ses traits morphologiques et de ses conditions d’emploi, on doit sans doute être rattaché aux pronoms personnels. Il est possible aussi qu’il y ait un lien entre on et les formes du réfléchi se, soi
1- on qui vient du latin homo signifie sujet humain. on c’est-à-dire un sujet humain peut équivaloir, selon les contextes, à tout sujet humain ou à quelque sujet humain de la même façon que le syntagme un chien peut, selon les contextes, signifier tout chien ou quelque chien.
a)
On a toujours besoin d’amis = Tout sujet humain a toujours besoin d’amis
Un chien a horreur des chats = Tout chien a horreur des chats
b)
On frappe à la porte = Quelque sujet humain frappe à la porte
Un chien aboyait = Quelque chien aboyait
2- Ces deux emplois de on paraissent bien différents. Ils n’épuisent pas la liste des usages de on. Signalons l’extraordinaire plasticité référentielle de on qui peut aisément remplacer stylistiquement toutes les personnes à condition qu’il s’agisse, dans le cas de la troisième personne, d’un être humain. Signalons la proximité sémantique de on et de nous.
3- La forme on a, redisons-le, les caractères des formes clitiques sujet je,nous, tu, vous, il. De même qu’on dit As-tu ?, on dit A-t-on ? avec simple inversion pour exprimer l’interrogation. En revanche en face de l’assertion Quelqu’un est venu, on dit Quelqu’un est-il venu ? et non Est venu quelqu’un ?.
4- on d’une part et se, SOI d’autre part, dit « pronom réfléchi » et rattaché traditionnellement à la troisième personne sont en distribution complémentaire. on a seulement la fonction de sujet et, par exemple, ne peut pas être complément d’objet. A l’opposé, se, SOI ne peut pas exercer la fonction de sujet et exerce en revanche toutes les fonctions syntaxiques interdites à la forme on. Cela est une indication qu’ils pourraient être les formes d’un seul et même élément pronominal dont la forme on serait le cas sujet et se le cas régime. On observe que les formes lui et lui-même ne peuvent jamais être coréférentes de on. Il est possible de dire au choix Chacun travaille pour soi et Chacun travaille pour lui-même. En revanche, la seule forme coréférente de on c’est soi. On ne peut jamais dire On travaille pour lui-même, on dit toujours On travaille pour soi. on ne relève vraisemblablement pas de la troisième personne, si par troisième personne on entend le référent du pronom il non plus d’ailleurs que se et soi. on est vraisemblablement le cas sujet d’un pronom dont se est le cas régime et SOI la forme tonique. morphologie du pronom personnel et sémantique du pronom personnel sont les mots-clés pour comprendre quelque chose au sujet de on.
Sémantique du pronom personnel
Un système scalaire. Par essence, la première personne en soi est maximalement non-exclusive, la troisième maximalement exclusive. La deuxième personne comme degré d’exclusion intermédiaire. Contribution à l’étude des notions de langue, de parole et d’énonciation.
Le présent article propose une classification rationnelle des pronoms personnels, classification très inspirée, on s’en doute, par Emile Benveniste. Elle est fondée sur l’idée que ce système des pronoms personnels est un système scalaire. La troisième personne, la non-personne de Benveniste, représente le degré absolu de l’exclusion puisque par définition la troisième personne exclut les deux premières. La première personne en soi ou première personne abstraite représente le degré maximal de la non-exclusion puisque le nous peut inclure dans sa référence deuxième personne et troisième personne comme le montre la phrase Lui, toi et moi, nous irons à Arcachon. La deuxième personne en soi est moins exclusive que la troisième en ce que vous peut inclure dans sa référence outre la deuxième personne une troisième personne comme dans Toi et eux, vous ferez la vaisselle. Elle est plus exclusive que la première puisque par définition elle exclut la référence à la première. J’appelle première personne abstraite ou première personne en soi cela qui est commun à l’objet concret je ou première personne exclusive et à l’objet concret nous ou première personne non-exclusive. J’appelle deuxième personne abstraite ou deuxième personne en soi cela qui est commun à l’objet concret tu ou deuxième personne exclusive et à l’objet concret vous ou deuxième personne non-exclusive. KNOLmnc 3 Sémantique du pronom personnel
Morphologie du pronom personnel
Morphologiquement, le pronom de la troisième personne se distingue en français par une déclinaison comportant un cas régime direct et un cas régime indirect. Les trois règles relatives aux emplois concomitants d’un pronom personnel régime direct et d’un pronom personnel régime indirect.
En français, la dichotomie morphologique étudiée correspond à la dichotomie sémantique opposant le pronom personnel de la troisième personne à tous les autres. Sémantiquement, le pronom de la troisième personne, maximalement exclusif, s’oppose par ce trait à tous les autres pronoms personnels. Morphologiquement, le pronom de la troisième personne se distingue aussi de tous les autres pronoms personnels par une déclinaison comportant un cas régime direct et un cas régime indirect. Cette dichotomie morphologique éclaire une matière apparemment difficile : les conditions d’emploi du pronom personnel régime direct et du pronom personnel régime indirect lorsque les deux sont utilisés ensemble. morphologie du pronom personnel et sémantique du pronom personnel sont les mots-clés. KNOLmnc 3 Morphologie du pronom personnel