Archive | Mai, 2012

FR MNC Le Tract 8. La lettre liminaire de 1989

8 Mai

 

grammaire-et-logique.tract-8.over-blog.com

Jean-François Monteil, ancien maître de conférences de linguistique générale à l’Université Michel de Montaigne de Bordeaux

Adresse électronique :

Jean-francois.monteil@neuf.fr

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LETTRE LIMINAIRE DE 1989

La non-marque est une absence de matière phonique, qui est signifiante. Le tract Huit, à la fois  traité et feuille diffusée,  dit l’importance de ce signe paradoxal.

 

     Le rédacteur s’adresse à ses collègues de l’Instruction publique. Ce tract – au double sens de traité et de feuille diffusée – publiera un ou plusieurs articles tous les quinze jours. Thèse principale : la non-marque, signe paradoxal, est la pierre angulaire de l’édifice linguistique.

  La non-marque est une absence signifiante de matière phonique. C’est une forme porteuse d’une information au même titre que la marque à laquelle elle s’oppose. Ainsi la forme il chante accumule trois de ces non-marques. L’absence signifiante de la désinence ait distingue il chante de il chantait ; l’absence signifiante du morphème R distingue il chante de il chantera ; l’absence signifiante de l’auxiliaire avoir distingue il chante de il a chanté.

   Ces signes échappent à l’observation soutenue en raison de leur nature paradoxale. Ils sont d’une extrême importance par leur fréquence et par leur rôle dans des parties essentielles de la langue. Soit les deux phrases assertives suivantes dont l’une (1) est dite communément négative, l’autre (2) affirmative.

(1)          Il ne neige pas

(2)          Il neige

Selon la théorie, l’absence de l’outil de négation ne …..pas en (2) est un signe au même titre que son usage en (1). Symbolisons la marque de (1) par NEG et la non-marque de (2) par NEG. Représentons par il neige sans i majuscule ce matériau commun aux deux phrases assertives. Les deux phrases seront ainsi représentées :

Présence de ne..pas + il neige        Il ne neige pas contradictoire marquée au sein du couple de contradictoires Il neige versus Il ne neige pas

Absence de ne..pas  + il neige          Il neige contradictoire non-marquée  au sein du couple de contradictoires Il neige versus Il ne neige pas

   Le but de l’opération est de faire apparaître que la phrase assertive « affirmative » a le même degré de complexité que l’assertive « négative ». Cela a de nombreuses conséquences.

      La non-marque est systématiquement plus fréquente que la marque à laquelle elle s’oppose paradigmatiquement. Dans le système de l’indicatif, il chante, qui accumule les 3 non-marques est de loin la forme la plus utilisée. il aurait chanté, qui accumule les 3 marques : ait, R, auxiliaire avoir, est de loin la forme la moins employée. Ne pas tenir compte des non-marques, traiter comme signes les seules marques revient à ne faire un inventaire complet des signes que dans une seule forme de l’indicatif : il aurait chanté. Or non seulement cette forme est la moins utilisée de l’indicatif mais encore on la disjoint souvent de son système en faisant des formes en Rait un mode distinct : le conditionnel.

       Les articles de chaque numéro seront présentés par une lettre liminaire. Elle indiquera les raisons de leur publication et du moment choisi pour celle-ci, la place de leur contenu dans la théorie, l’importance relative qui leur est accordée. Pour ne pas disperser l’attention, ils seront courts. Mais se succédant rapidement, ils seront vite nombreux et s’éclaireront les uns les autres. Les articles de « proposition » exposeront des vues personnelles. Dans les articles de « critique », on commentera certains passages de manuels particulièrement usités, certaines pages typiques de linguistes en renom.

       Il sera question du verbe. Les notions d’opposition binaire et d’opposition ternaire seront dégagées. Vous serez alors au cœur du système et invités à observer le jeu de la contradiction marquée et de la contradiction non-marquée, le fonctionnement de la négation et des quantificateurs associés à elle. En clair, on étudiera temps et modes mais aussi ce qui, paradoxalement, est le plus difficile à comprendre : la phrase simple, sa syntaxe étant à celle de la phrase complexe ce que la physique nucléaire est à la chimie. Vous aurez une vue d’ensemble des « déterminants nominaux », groupe bien plus hétérogène qu’on ne croit. Il faut savoir par exemple que l’article défini et l’article indéfini sont deux parties du discours radicalement distinctes, que un chien et le chien sont des objets syntaxiques auxquels il n’est pas légitime d’appliquer la même désignation de syntagme nominal. La fonction des « déterminants nominaux » sera reliée à celle de la négation et de la non-négation et deviendra ainsi intelligible. Il apparaîtra que ce système de la quantification associant déterminants nominaux et négation ne livre son secret que si l’on tient compte de la non-marque. Voilà pour le thème principal. Il y aura naturellement des thèmes secondaires, notamment celui de l’écriture. Une comparaison des deux grandes écritures, l’alphabétique et la chinoise, éclaire les problèmes de la linguistique générale.

    L’importance de la non-marque est apparue, il y a longtemps, à l’auteur de ce tract. Pour en parler à un public moins restreint, il a attendu que la théorie se vérifiât à la fois dans le domaine du verbe et dans celui de la syntaxe la plus nucléaire. Il s’adresse à l’ensemble de ses collègues car point n’est besoin pour le comprendre d’être un linguiste de profession. Et puis, la probabilité d’une opinion se mesure à son pouvoir de diffusion surtout là où on peut supposer que l’esprit se cherche. Qui lira ce tract sera, certes, convié à un effort mais si l’hypothèse est féconde, l’effort sera modéré et, sans doute,  gratifiant. Pour user d’une image, il s’agit tout de même d’introduire le zéro dans l’arithmétique.

   Initiative individuelle, Huit sera œuvre plurielle, si vous l’aidez de vos conseils, de vos critiques, de vos questions. Puisse ce tract être accueilli favorablement par tous ceux qui sont les instituteurs de la nation !

Jean-François Monteil

Décembre 1989

FR MNC Une réaction en chaîne: le signe paradoxal, l’hexagone logique de Blanché, les découvertes sur Aristote, le possible bilatéral, la formule de l’implication stricte L p ≡ Lq. Pour la défense et l’illustration du système des knols.

8 Mai

 

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Jean-François Monteil, ancien maître de conférences de linguistique générale à l’Université Michel de Montaigne de Bordeaux

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